mardi 12 janvier 2016

Le dernier Post

Le voyage étant fini - ce blog ne sera plus, dans l’immédiat, actualisé.
Ceci pour ne pas l'encombrer de contenu qui n'ont rien à faire avec le pèlerinage.

Je vous invite à continuer à me lire sur mon nouveau blog personnel: Les plumes au vent

Merci!

samedi 12 décembre 2015

De retour à Harsault

Eh bien voilà, la grande aventure est terminée : Les montagnes, les vallées, les oliviers, l'accueil à Maglie  - tout cela n'est plus qu'un souvenir. 2700 km d'aventure et de découverte sont derrière moi.

Aldo est toujours avec moi. Plus que jamais au plus profond de mon cœur. Il m'a poussé à faire ce pèlerinage et il a eu raison. Il m'a ouvert les portes vers un monde nouveau ; plein de merveilles.
Je suis entrée profondément dans sa culture et son histoire. J'ai fait des rencontres fabuleuses.

Et avec Gamin j'ai trouvé un ami pour la vie.

Gamin est maintenant sur mon petit terrain clôturé. Le soir, on le rentre au box. Il semble bien s'y plaire dans sa nouvelle maison.



Et alors, l'avenir de ce blog? Je continuerai à faire des petits mis à jours. Après tout il y a le livre  sur le voyage à écrire et puis il y a le projet du jumelage Harsault-Maglie. Un projet tout aussi "fou" que le pèlerinage.

Je remercie tout ceux et celles qui ont suivi mon blog et qui m'ont fait le grand plaisir de laisser un commentaire de temps à autre.
Donc à bientôt !

mardi 1 décembre 2015

Les anges de Maglie

A l'heure qu'il est, je me trouve à Merlino, près de Milan. Je suis chez un ami et j'attends que soit "livré" Gamin de Maglie. Quand il sera là, ce même ami vas nous ramener tous les deux à Harsault.

En effet, lors de mon séjour à Maglie, Gamin fut logé dans une écurie de course au trot au nom de Tenuta Sant'Elia, appartenant à Luciano et Salvatore de Luca. Une superbe propriété à 4 Km de Maglie où Gamin trouva bons soins et bon repos après son exploit.

Maglie est donc loin à présent; Mais les souvenirs sont encore tout présents dans mon cœur.


Le Campanile de la Chiesa Madre

De la Via Lubelli, où j'habitais dans un petit appartement du B&B "Book and Bed".
Eh oui ! "Livre et lit"  Parce que l'être n'a pas seulement besoin de "breakfirst" mais aussi de la nourriture pour l'esprit. On trouve donc un choix de livres dans chaque chambre de l'établissement, qui en outre, séduit par sa noblesse élégante. Antonio Leucci, le propriétaire du Book and Bed,  m' y a hébergé à titre gratuit tout au long de mon séjour  à Maglie. Un cadeau généreux et merveilleux.

La Via Lubelli se trouve au bout de la grande place centrale, la Piazza Aldo Moro. Cette place était anciennement appelée "Piazza Francesca Capece". Un monument en son honneur se trouve encore sur les lieux. Francesca Capece avait offert ses biens à la ville de Maglie, entre autre l'édifice qui devint le Lycée Francesca Capece.

Quand la place fut renommé en faveur d'Aldo Moro (après la mort de celui-ci) cette décision n'avait pas fait l'unanimité des Magliens. Il fut avancé que Francesca Capece avait fait beaucoup plus pour la ville. D'autres retenaient que, pour une fois, qu'on honorait une femme,  il ne fallait pas sacrifier celle-ci au profit du'un enième homme, juste parce que celui-ci était né dans la ville et avait eu une fin tragique.

Des arguments valides, certes.  Néanmoins, je me sentais bien évidement très bien de vivre aussi intensément près d'une place Aldo Moro. En même temps, mon admiration pour cette femme forte et courageuse que fut Francesca Capece, n'est pas moindre.



Monument de Francesca Capece, la Bienfaitrice de la ville de Maglie, la mère de sa tradition scolastique.

Le cœur vivant et battant de la Piazza Aldo Moro est le Caffè della Libertà (Le caffé de la liberté) d'Elio.
Elio avait sponsorisé les affiches qui annonçaient mon arrivée et il m'accordait "carte blanche" pour toute consommation chez lui, durant mon séjour. Je pouvais avoir n'importe quoi, n'importe quand - toujours à titre gratuit.

A chaque fois, Elio me salua avec un sourire, comme j' étais la meilleure chose qui lui est arrivé en ce jour. Ce sourire était un cadeau encore plus grand que tous les cappuccino et les brioches que j'ai eu le plaisir de déguster.


L’accueil du caffè de la Libertà, vue de la galerie au premier étage, où chaque matin, je prenais mon petit déjeuner. Derrière le le comptoir ; Elio. Le dessin encadré à gauche de la tête d'Elio est un cadeau de ma ma plume.

Le Caffè de la Libertà était  la base de rencontre journalière, surtout avec Gianni Bucci, grand et cher ami, amabassadeur de Maglie qui chaque jour entreprenait avec moi des tours, des visites et organisait des rencontres. Presque tous les jours il m’emmenait chez lui et sa femme Anna Rita pour le déjeuner.  Jamais je ne perdrais l'écharpe douillette qu'Anna Rita m'a offerte pour affronter le froid hivernal à Milan.

Autre grande adresse de cœur : Le musée de Maglie et sa directrice Medica Assunta Orlando. Avec sa bibliothèque attachée. Assunta qui très tôt, longtemps avant mon arrivée physique à Maglie s'était enthousiasmée pour mon voyage me recevait avec une grande amitié. Tout comme Gianni, elle m'assistait dans la recherche active d'un éditeur italien pour le livre du voyage.

Et puis, il y a Lina Monte, une jeune guide touristique qui m'avait hébergée une nuit chez elle et qui était la seule et unique personne qui avait partagé un jour de pèlerinage avec moi, en m'accompagnant sur l'étape jusqu'à Collemeto. Lina  était aussi venue avec nous à la visite de Lecce, magnifique ville capitale de la province du même nom, où elle me faisiat pofiter de son savoir.



Une fenêtre à Lecce. Il faut oser...

Si j'avais un souci d’ordinateur ou devais faire un scan, rendez vous dans une petite ruelle, non loin de la Via Lubelli. S'y trouve le magasin informatique de Mario Piccino. Mario, actif bénévole à la protection civile, avait été de service lors de mon arrivée à Maglie. Et maintenant, je pouvais venir dans son magasin, profiter de la WIFI, si la clé 3G faisait la grève.

Toujours à mon écoute aussi la police locale ! plusieurs fois j'allais m'entretenir avec eux et ils me montraient personnellement les bonnes adresses indispensables pour moi ... comme la prochaine papeterie !

Et jamais je n'oublierai la garde d'honneur lors du "grand moment".


Gardiens d'un des instants les plus importants de ma vie.


A la fin de mon séjour à Maglie, Alessandra Ferramosca, auteur du Blog "my cool kitchen" spécialiste des saveurs du Salento et guide touristique elle aussi, m'avait accompagné sur le marché pour pouvoir m'y procurer ce dont j'avais besoin pour recréer ce plat mythique aimé par Aldo Moro et qu'elle avait cuisiné pour ma ceremonie d'accueil.

Et c'est ainsi que se terminaient ces jours de rêve. Denrier grand cadeau: La commune m’offrait le voyage de Maglie à l'aéroport de Brindisi en voiture de la Police.

Le grand pèlerinage Aldo Moro avait été couronnée par un séjour de luxe dans la ville natale d'Aldo, choyée et chouchoutée par les Magliens, dont je n'ai cité dans ce blog que quelques uns. Je rattraperai les "oublis" plus tard.
Et de toute façon, l'aventure maglienne n'est pas finie!

Car Le maire de Maglie, Ernesto Toma, a officiellement proposé je jumelage de sa ville avec Harsault. Une aventure presque plus "folle" que celui du pèlerinage.

Et ce Blog ? Je vais bien entendu raconter le retour à Harsault et y publier les nouvelles concernant le livre à venir...





mercredi 18 novembre 2015

Le grand jour. MAGLIE

Il s’st passé bien des choses depuis le dernier post et aujourd’hui, mais je vais devoir les sauter, parce que...

Je suis arrivée. Arrivée au but, à Maglie. Le pèlerinage est accompli.



La statue d'Aldo Moro, devant sa maison natale. La couronne de fleurs en mon nom,
Un don de la commune de Maglie pour lui et pour moi

Quand j’avais commencé ce périple, j’avais de la peine à visualiser l’arrivée à Maglie. Mais en tout cas, je me voyais seule avec l’âne devant la statue d’aldo Moro, essayant de trouver le courage pour demander à un passant si il voulait bien faire une photo, afin d’avoir,  plus tard, la “preuve” de mon arrivée au but.

C’est à peu près depuis la mi septembre que je savais que les choses n’allaient pas être comme ça.
La nouvelle du pèlerinage avait fait le tour du web et des réseaux sociaux et atteint la ville de Maglie bien avant moi. Deux personnes, notamment, Gianni , père d’un membre du conseil communal et Assunta, directrice du Musée Civique local prenaient contact avec moi et me faisaient savoir que la commune allait organiser un accueil officiel.

Je bénéficias d’un suivi très près de la part de Gianni qui n’hésitait pas de venir plusieurs fois à mon encontre durant les dernières étapes pour m’aider à trouver un logis de nuit.
Mes forces étaient à bout, le temps étant devenu très froid et humide et par conséquent, dormir dans la tente était de plus en plus pénible.


On arrive en ville


A mes côtés: Gianni Bucci

Grace au soutien actif de Gianni - et le soutien moral d’un nombre croissant d’internautes italiens, Gamin et moi parvenions à maîtriser les dernières étapes.

La toute dernière étape, le matin du 15 novembre était une petite trotte de 5 Kilomètres de Corgliano à Maglie.D’abord sur des petits chemins de campagne qui aboutirent sur un rondpoint. Là m’attendait une voiture de la polie locale. Mon escorte!

Je suivais la voiture qui avait pour mission de me guider en ville et tenir à l’écart tout cuieux qui voulait anticiper une rencontre, faire une photo. Plus question de ça!

En Ville, il y avait déjà beaucoup de monde. Des grandes affiches annonçaient mon arrivée.



Gamin et moi arrivions zur la Piazza Aldo Moro, et nous fûmes reçus par Ernesto Toma, le maire de Maglie et par bien d’autres.
Elio, le patron du café della Libertà, point de rencontre central sur la Piazza Aldo Moro, nous reçevait et apportait du foin à Gamin. Je le débâtais, entourée par la foule. Gamin était un peu stressé par tout ce monde, mais restait calme.


Gamin et moi au milieu des citoyens de Maglie

Ensuite, arriva le grand moment. Je me rendais vers la place, la piazetta Caduti via Fani, devant la statue d’Ado Moro.

Le pèlerinage était achevé.

Le maire prit la parole. Il exprimait son admiration envers mon aventure et également sa compassion envers les les victimes des attentats du 13 Novembre. En effet, l’ombre de la tragédie de Paris planait sur cette journée pourtant censée d’être une journée de joie.

Venue de France, je représentais pour les Magliens quelqu’un dont le pays avait été frappé par le terrorisme et qui était ici pour honorer Aldo, - lui aussi victime du terrorisme. Un esprit d’unité et de compassion s’installait et le pèlerinage évoluait en un symbole de la résistance civile contre la barbarie universelle.


U coeur dans les couleurs françaises - un cadeau plein d'amour, fait main par Adriana De Rosa

Je tenais par la suite le discours que j’avais préparé quelques semaines auparavant.

Voici la traduction:

“Ce pèlerinage qui se termine aujourd’hui, n’est pas lié à une organisation, un groupe ou une église. Il est né uniquement ans mon cœur.
Quand j’étais enfant, je vis la photo d’Aldo Moro sous le drapeau des Brigades Rouges. Et je vis au fond de ses yeux, toute la douleur du monde.
Des années plus tard, cela est est devenu un appel. Un apel de plus n plus puissant, jour après jour. Il était dans mon art et dans mes rêves. J’ai déçidé de suivre cet appel, malgré la peur. Et la peur je l’avais! La peur de l’inconnu, de l’effort et surtout de me mettre en dehors de toute logique commune.

Je suis partie et j’ai découvert l’Italie avec une perspective unique : Avec les yeux d’une voyageuse ‘un autre siècle. J’ai traversé les montagnes, les vallées, les forêts et les rivières, toujours portée en avant par le vent de la liberté et l’esprit de l’aventure.
Vous, les italiens, m’avez offert votre hospitalité, votre amitié tant précieuse et vous m’avez offert la confiance en moi, que ‘avais perdue.
La question suprême a été: “Mais pourquoi Aldo Moro?”. Tout au long du voyage, j’ai essayé d’y répondre. Je n’ai pas réussi.

Aldo Moro n’était pas seulement un grand homme d’état, il était surtout un âme douce, un esprit plein d’amour et d’ouverture. Il s’est ouvert à moi, une étrangère, une païenne polythéiste.
Sur cette photo sous le drapeau, je vis dans ses yeux non seulement la douleur. Mais aussi une question :
“Pourquoi vivons nous, si les émotions ne sont pas importants. Pourquoi ? Quel sens avons nous? Mes larmes, n’ont elles aucune valeur?”

J’ai fait ce pèlerinage pour dire à Aldo Moro - et au monde entier : Si, tes larmes ont de la valeur!”
***

Je pense que le public a compris ce que je voulais exprimer.

Ensuite, le maire et autres officiels apportaient une grande couronne de fleurs. La banderole portait mon nom “Diana Kennedy - en mémoire d’Aldo Moro”.
Imaginez ma surprise et mon émoi profond. La couronne fut déposée sous la statue, deux gardes de la police véillaient à chaque côté.
Je ne retenais plus mes larmes. Cette cérémonie officielle, cette couronne pour Aldo et pour moi, la ville de Maglie unie avec moi.

Le plus grand instant de man vie.

L'échange des cadeaux.



"exemple de passion et de volonté"


Alessandra Ferramosca, Cuisinière star du Salento, m'a préparé le plat préféré d'Aldo Moro


La presse n'a pas raté l’événement. Derrière moi: Ernesto Toma, maire de la ville de Maglie

Et voilà, la grande aventure est terminée. Je reste encore un peu à Maglie et bien entendu, vous tiendrai au courant de notre voyage de retour. (Pas à pied! )

Et Gamin? A présent il passe des jours de vacances dans un centre hippique, à " kilomètres de Maglie. Repos bien mérité, car soyons francs: le vrai héros de cette aventure, c'est bien lui!

mardi 10 novembre 2015

Les fers du bonheur

“Rivière grise, ville de taille,
Diana arrive, en marche lente,
Les cheveux dénouées,
Les joues creuses.
Son âne, reniflant, la suit.
Ils bivouaquent sur un carré de champ,
Inaperçus des piétons au pas accéléré,
Quelqu’un leur donne du pain et de l’eau,
Même Gamin dit merci.
Puis ils reprennent le chemin,
Des châteaux, des cathédrales, des Trullis et des grottes.
Les sanctuaires et les Masserias prodigieuses des Pouilles silencieuses,
Des Pouilles qui aiment Diana.”

Nunzio di Giulio

C’est bien la première fois dans m’a vie qu’on m’a dédié un poème. Je l’ai traduit de l’italien au mieux que je pouvais. J’ai rencontré Nunzio à la Masseria Le Torri de Michele.
Nunzio est ancien inspecteur chef de la police et il est également écrivain.

j’ai toujours été une inspirée par autrui - le fait d’être devenue à mon tour une inspiration pour les autres, est une expérience nouvelle et fortement touchante. La roue tourne, je prends une autre place dans la vie.




Olivier millénaire

“Cling” “Cling”....

Je connais bien ces bruits de “petites clochettes”; Il accompagne un équidé dont les fers sont usés et sur le point de tomber.
Hé oui! Gamin a été ferré en Toscane. Que des kilomètres faits depuis et voilà que je me trouve en plein milieu de la campagne apulienne avec un âne qui a besoin d’urgence de quatre nouveaux fers. Mais comment et où trouver un maréchal ferrant ?

Nous arrivions à un carrefour et je me reposais sur un petit mur, le temps de réfléchir.


Une photo prise par Francesca, lors d'un moment crucial du voyage.

La première chose à faire dans une situation pareille, est de trouver un abri “dur” afin d’avoir une adresse où faire venir un maréchal ferrant.

Une voiture s’arrêta et une jeune femme me demanda si elle pouvait faire des photos. “Je collectionne un peu l’insolite” me disait elle en prenant les clichés.
Bien, très bien. Je lui expliquais mon problème et lui demandais si il y avait un agriturismo dans les parages. Sur ce, elle m’invita à venir chez elle.

Francesca et moi - on s’entendait sur le coup comme deux vieilles amies. Après quelques coups de téléphone, elle avait trouvé un maréchal ferrant qui était sur place deux heures plus tard, accompagné de sa fiancée, Rossella.
Un couple attachant qui harmonisait immédiatement avec nous. Il y avait cette sensation qu’on se connaissait depuis des siècles.

Comme il était symbolique, ce carrefour où je m’étais arrêtée : Quatres rues se rencontrent. Un peu peu comme Francesca, Vinzenzo, Rossella et moi.


Vicenzo se met au travail. Les fers de Gamin sont usés, il faut les remplacer d'urgence.



Vinzenzo est un maître en son art. Il refilait quatre fers - de vrais fers apuliens, avec des rebords anti-dérapant - à Gamin. Après deux heures de labeur, il prenait le café avec nous, dans la maison de Fracesca. Son prix? Il voudrait que je lui fasse un dessin!

Comme il pleuvait à flots, je restais encore le jour suivant chez Francesca. Un repos plus que bienvenu.


Souvenir. De gauche à droite: Une amie, moi et Francesca

On approchait la ville de Turi et le paysage devenait de plus en plus -  apulien: La morosité des champs monotones dans la région de Foggia avait fait place à des Vergers d’oliviers de plus en plus majestueux et des maisons de carractère. Un spectacle magnifique ! Toutefois, la pluie continuait à nous mener la vie dure. Gamin avançait sans se décourager, le brave.
Turi represente un petit détour. Un détour dont je me serais bien passée, puisque le temps était de plus en plus mauvais et que mon unique désir était d’aller vers Maglie en ligne droite.


Gamin fait des rencontres

Mais Turi - et un peu plus loin Fasano, étaient des lieux de rendez-vous à ne pas manquer. 
Pourquoi?
Ne ratez pas le prochain article!

samedi 31 octobre 2015

La pluie, la boue et le ciel

 “Bon, vous pouvez mettre votre tente sur notre pré si vous voulez, mais je ne sais pas ce que dira mon mari, il n’est pas encore là”. Un accueil un peu hésitant au début - sur cette petite maison de campagne, près de Lucera.

Mais encore maintenant, plus de 2 semaines plus tard, alors que me trouve déjà beaucoup plus loin, Antonietta et Matteo (ledit mari) me téléphonent régulièrement pour prendre de mes nouvelles. Durant les deux jours que j’ai passé chez eux,  il s’est crée une amitié très profonde. J’aime à penser qu’ils sont un peu mes grand-parents apuliens.
Si il m’arriverait un malheur, si je devais pleurer, c’est vers eux que je me tournerais.


Le sud, c'est le soleil - tu parles! ;-) 

Lors de la traversée de Lucera, comme toujours, beaucoup de curiosité succité par Gamin. je rencontre un homme qui m’offre une lasagne et me donne l’adresse d’un ami à San Giusto - vers où je me dirige et justement, où il me faudra un abri. Cet ami, vétérinaire et éleveur de buffles, m’accueille alors comme une reine. Je goûte des fruits exotiques - certains ne poussent que dans des régions précises dans les Pouilles.

Et la filière continue: De San Giusto on m’envoie vers une grande Azienda Agricola.



L’azienda Agricola “La Quercia” 

Elle appartient à Urbano di Leonardis, fils de l’homme politique Donato di Leonardis - un grand ami d’Aldo Moro.
Donato Di Leonardis est malheureusement décédé il y a quelques années. “Il aurait eu un grand plaisir de vous rencontrer et vous parler” m’assure son fils. Et il me remet un livre écrit par son père “L’umanità di Aldo Moro” (l’humanité d’Aldo Moro). Un reccueil très personel de souvenirs qui ont tous pour vocation de démontrer le caractère de Moro.

Une oeuvre que je dévore. A ce jour, je n’ai pas vu de livre plus beau sur Aldo que celui-ci.
Y est aussi publié une collection de lettres écrites par Aldo Moro à son ami. Elles sont privées, voire intimes et permettent un regard profond dans les états d’âmes de Moro. Je suis touchée par son langage poétique, par sa grande sensibilité et ses émotions. Mais je suis également effarée de découvrir un homme souvent triste, qui se sent seul et incompris, plein de regrets et de doutes. “J’ai l’impression de dormir. Comme si ce n’était pas moi qui vit ma vie”. 

La “coïncidence” qui m’a fait atterrir sur les lieux des Di Leonardis, je la vois comme un cadeau d’Aldo qui se confie à moi en m’offrant un regard intime dans sa vie intérieure.

Les jours suivants sont marquées par la marche à travers les étendues interminables entre Stornarella et Cerignola. Une zone pauvre, marquée par la crise. Un territoire mal famé, bourrée de déchets qui ‘empilent au bord des longs chemins droits comme tracés à la règle. Avec des maisons en ruine sans habitants et si habitants il y a, des gens pleins de peur et de méfiance.
Et toujours et encore, la pluie, interminable. Elle transforme les sentiers en bain de boue. Gamin glisse, s’enfonce dans la merde et moi je tombe, me salis et me mouille.



Je campe un peu n’importe où. Près des maisons si ça se trouve, pour avoir au moins l’illusion d’un peu de sécurité. Connexion internet : néant, la clé 3G ne prend pas, même pas à proximité des villes. La zone est trop...pourrie.

Matteo appelle souvent, il me dit qu’il ne sera pas tranquille avant d’avoir la certitude que j’ai enfin laissé Cerignola derrière moi. Trop de délinquance, trop de dangers.


Les bords de la route sont une immense poubelle.

Finalement nous arrivions près d’une belle masseria historique : “Le Torri”.

Le Monsieur qui y habite, Michele, m’offre tout de suite l’hospitalité. Pas besoin de planter la tente, il me donne une chambre.  Michele a des chevaux, des chèvres et des volailles de tout genre. C’est un véritable havre.



Gamin a "Le Torri"

Sur la Masseria, c’est un va et vient continu des amis et voisins de Michele. Et je les comprends! Car Michele est un monsieur charismatique, d’une grande gentillesse chez qui il fait tout simplement bon être.
La  Massieria n’a (pas encore) de courant. On se débrouille avec un groupe électrogène, des lampes à piles et à gaz. Après des nuits passées sur des lieux ... disons, un peu douteux, il fait tellement bon de se retrouver dans ce foyer chaleureux.

Parmi les amis innombrables de Michele, è Nunzio qui connaît un journaliste de la Gazetta del Mezzogiorno. Il appelle et le lendemain on fait une interview. Un autre journaliste internet arrive et tourne une petite vidéo.


De gauche à droite : moi, Nunzio et Michele

Les retombées dans la presse se multiplient et ceci commence à se faire sentir. Les demandes d’amitié sur faceook explosent, les messages aussi et comme je n’ai que rarement la connexion internet, une file d’attente considérable se construit en mon “absence”.

Il y a de plus en plus d’articles qui tournent mais qui n’ont pas été réalisés suite à une interview : Les journalistes piquent et copient chez leurs confrères, ce qui crée des erreurs. Ainsi, "La Republica", pourtant un quotidien important en Italie, raconte - pardon - des conneries à la chaîne : Gamin serait un mulet et moi en voyage depuis deux mois avec point de départ Paris.

Bref, la nouvelle se répand en Italie et depuis un certain temps, est égalent arrivée à Maglie, où désormais, on m’attend officiellement. Des citoyens très engagées de Maglie m’ont contacté et font un suivi très proche de mon avancée, tout en préparant le grand jour, la finale..